Stéphanie Demers | SPUQO | Outaouais

 

Bruno Michaud travaille à l’hôtel PUR depuis 30 ans

Stéphanie Demers travaille à l’Université du Québec en Outaouais depuis 2011

Le meilleur outil pour une vie bonne

Stéphanie Demers est professeure en fondement de l’éducation à l’Université du Québec en Outaouais depuis 2011. Elle y a également étudié et elle milite au sein du Syndicat des professeures et professeurs de l’Université du Québec en Outaouais (SPUQO).


« Mon implication syndicale n’est pas récente. Alors que j’enseignais au secondaire, je me suis impliquée dans mon syndicat, la CEQ à l’époque, qui est devenue par la suite la CSQ.

J’ai toujours cherché à m’impliquer parce que je considère qu’un syndicat, c’est un lieu où on favorise la vie bonne, dans le sens où l’entendait Aristote. Je considère qu’en m’impliquant dans un processus collectif, je fais rayonner cette vie bonne par des gestes justes, éthiques et altruistes.

La grève étudiante que nous avons vécue ici en Outaouais en 2012 nous a donné plusieurs moments forts de cette vie bonne. Lors d’une assemblée de notre syndicat, qui avait réuni presque tous les membres, nous devions nous positionner face à cette grève étudiante. Les témoignages, les échanges et les débats au micro n’ont pas touché à des sujets corporatistes, centrés sur nos préoccupations ou égoïstes. Nous avons tout simplement considéré ce qui était socialement juste de faire. Il fallait prendre position face à ces personnes avec qui nous tissons des relations humaines profondes durant leur cheminement universitaire.

Ce jour-là, notre assemblée générale a voté un appui fort à la grève étudiante. Il y avait cette idée que notre débat et notre décision éclairée s’inscrivaient dans la poursuite d’un idéal de justice sociale.

Ce fut un moment fort très émouvant, particulièrement lorsque nous sommes arrivés à notre assemblée et que les étudiantes et les étudiants nous ont accueillis avec une haie d’honneur. Durant l’assemblée, nous avions même une pancarte affichée dans une fenêtre qui nous disait : On vous aime ! 

Sans ce mouvement de gens engagés dans un processus de vie bonne, sans l’action syndicale et sans cette solidarité intersyndicale, rien de tout ceci ne serait possible. »