Pour un meilleur FINANCEMENT
Les études sur la qualité ont démontré l’importance d’avoir les moyens financiers pour fournir des services de qualité, qui requièrent un juste ratio enfants-adultes, un aménagement stimulant des lieux de garde, du matériel éducatif en quantité suffisante, du soutien pédagogique, des activités de formation continue, un salaire décent et des conditions de travail favorables à la rétention du personnel.
Les services de garde éducatifs doivent aussi recevoir les ressources nécessaires pour s’engager dans une collaboration plus grande avec les parents et les autres intervenants œuvrant auprès des enfants et des familles, particulièrement dans les cas de besoins particuliers (réseau de la santé et des services sociaux, organismes communautaires et autres professionnels).
Bien que les besoins et les préférences des parents pour un service de garde éducatif puissent varier d’une famille à l’autre, la qualité et la proximité sont les principaux critères de sélection des parents. Or il existe encore de nombreuses familles qui doivent attendre beaucoup trop longtemps pour obtenir une place à contribution réduite dans un service de qualité, c’est-à-dire en CPE ou en milieu familial reconnu, à distance raisonnable.
Le gouvernement a introduit une contribution modulée selon le revenu familial qui s’ajoute à la contribution de base. Toutes deux sont indexées annuellement. Ainsi, en 2018, seules les familles dont le revenu familial net est de 51 340 $ ou moins n’ont pas à débourser de contribution additionnelle. Par contre, les familles dont le revenu est de 50 000 $ ou moins paient davantage pour des services en CPE qu’en garde privée, depuis la hausse du crédit d’impôt provincial cette année.
La modulation des tarifs est difficile à calculer et à prévoir pour de nombreux parents. Le gouvernement doit mettre fin à cette tarification complexe et injustifiée dans un réseau universel, particulièrement dans un contexte de surplus budgétaire de l’État.
De plus, s’il est vrai que la contribution de base est abordable pour plusieurs familles, elle représente néanmoins un frein pour les parents à plus faible revenu. À cet égard, le gouvernement a prévu des exemptions, mais seulement pour les parents prestataires du Programme d’aide sociale ou du Programme de solidarité sociale.
La CSN est opposée aux politiques de financement des deux paliers de gouvernement qu’ils versent directement aux parents plutôt qu’aux services de garde. L’effet conjugué de ces mesures fait en sorte que la majorité des parents dont l’enfant fréquente un service de garde privé non régi déboursent à peu près le même montant que ceux qui ont accès à la contribution réduite. Par conséquent, ces mesures favorisent la fréquentation de services de garde privés ou non régis, alors que la qualité y fait souvent défaut.