Lettre de Jacques Létourneau, président de la CSN
Maternelle 4 ans, CPE, garderies commerciales, etc. En cette période électorale, les partis politiques font des courbettes et nous promettent un peu de tout pour nos tout-petits. Pourtant, toutes les offres n’ont pas la même valeur.
Les services offerts en centre de la petite enfance (CPE) et en milieu familial reconnu et subventionné (RSG) sont devenus des alliés importants de la réussite scolaire et de la conciliation famille-travail-étude.
Toutes les études démontrent les avantageses CPE en matière de développement global de l’enfant, par comparaison aux garderies commerciales, qu’elles soient subventionnées ou non. La même supériorité est observable chez les RSG reconnues par rapport à la garde d’enfants à domicile qui n’est pas régie par la loi. Nous serons là pour le rappeler au prochain gouvernement lorsqu’il posera des gestes ayant un impact sur ces joyaux!
Qu’en est-il de la maternelle 4 ans? Cette proposition s’appuie sur la croyance que le système scolaire est nécessairement meilleur pour la préparation à la scolarité, et ce, notamment pour les enfants ayant des besoins particuliers. Le milieu scolaire a ses propres défis à relever en matière d’immobilier vétuste et de manque criant de locaux et de personnel. Nous reconnaissons que la maternelle 4 ans répond efficacement aux besoins spécifiques des enfants issus de milieux défavorisés. Ceci n’implique pas qu’il est nécessaire d’en faire une norme.
Dans les CPE, la majorité des éducatrices ont reçu une formation spécialisée pour répondre aux besoins des tout-petits. La taille des groupes, le ratio adulte-enfants, les services alimentaires et la mise en place de moyens de communication avec les parents contribuent à la qualité du service. De plus, ces éducatrices emploient des méthodes éducatives fondées sur le développement global de l’enfant, sa stimulation, l’éveil de tout son potentiel et sa socialisation par le jeu.
Le défi auquel il faut s’attaquer est celui du manque de places en CPE et de l’iniquité d’accès qui en résulte. C’est par le financement et la valorisation de ces services, en complémentarité des services éducatifs déjà existants, que le prochain gouvernement pourra offrir véritablement le meilleur aux enfants du Québec.
Or, depuis 15 ans, le gouvernement n’a de cesse d’attaquer les services de garde éducatifs et subventionnés. Il existe encore de nombreuses familles qui n’ont pas accès à une place à contribution réduite dans un service de qualité, particulièrement dans les milieux défavorisés. Même si le gouvernement québécois annonçait ce printemps la gratuité des services de garde subventionnés aux parents des milieux défavorisés ainsi que la création de plus de 5 000 places en CPE, il reste beaucoup à faire pour reconstruire ce qui a été détruit et améliorer notre réseau.
Nous appelons le prochain gouvernement à déployer tous les efforts nécessaires pour assurer une accessibilité accrue aux réseaux des CPE et du milieu familial reconnu et subventionné, dont la supériorité a été prouvée à maintes reprises.